Hier soir, peu avant minuit, Élisabeth Borne est venue à l’Assemblée déclarer qu’elle déclenchait le 49.3 pour faire passer le projet de loi sur le financement de la sécurité sociale.
Ainsi donc, les heures de débats qui ont précédé ont été effacés en une seconde. Les milliers de propositions des oppositions ont été balayées d’un revers de main. Soit qu’elles ne seront pas conservées dans la version finale du gouvernement, soit que, tout simplement, l’arrêt des débats empêche désormais que les députés les présentent.
Dans ces conditions, à quoi bon cette comédie de démocratie tronquée ? Le gouvernement n’avait qu’à déclencher le 49.3 dès la première minute de la discussion budgétaire. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Pour entretenir la fable auprès des médias d’une opposition qui « feraient trainer les débats ».
Il est, en effet, facile d’abuser des Français qui ne connaissent pas la loi. Rien ne pressait et rien ne presse encore. Le Parlement a jusqu’au 31 décembre pour adopter les budgets ! En d’autres termes, il restait encore deux mois. Quand Élisabeth Borne déclare : « il faut donner un budget à la France », comme si le pays allait être sans financement sous quelques jours, elle ment aux citoyens en manipulant la vérité.
